M. DRUET-.MARTINE, de Douchy. extrait des décisions du Comice Agricole 1863 Le» membres du Comice de Saint-Quentin n'ont pas appris sans um vif intérêt que M. Druet-'Martine, ancien cultivateur, demeurant à Douchy, membre du Comice , avait affecté , par dispositions testamentaires, tout le domaine de Savriennois à la fondation d'un hospice destiné à recevoir les vieux serviteurs de l'agriculture des cantons de Saint-Simon et de Vermand. En attendant de plus amples détails sur celte généreuse fondation, nous empruntons au Journal de Saint-Quentin du 28 janvier 1863 la note suivante, qui la fait connaître : ce Le 18 janvier 1863, est mort, à Douchy, M. Armand Druet, ancien maire de cette commune. Agriculteur infatigable, industriel intelligent, M. Druet avait eu, pendant quarante années, ses travaux couronnés de succès et récompensé par la richesse. Vers 1854 il remettait à un fils, digne de lui, la direction de son exploitation agricole et de son importante usine ; il semblait que pendant de longs jours, il devait être l'heureux témoin de la prospérité de son flls, si bien préparé à continuer les traditions paternelles, mais Dieu en avait autrement disposé, et ce fils, objet de tant d'affection et d'espérance, tombait frappé dans la force de sa jeunesse. Depuis la mort prématurée de son fils unique, M. Druet, privé d'héritier direct, avait conçu la touchante pensée, et recherché les moyens d'appeler à sa succession la seconde famille du cultivateur, les domestiques de ferme. Il avait bien souvent déploré la situation pénible que l'égoisme et l'espoir d'indépendance créent tous les jours entre le maître et le serviteur : il regrettait la disparution de plus en plus grande de ces anciennes familles de domestiques qui donnaient vingt, trente, quarante années de leur travail au même maître, s'attachaient à l'exploitation, s'identifiaient à ses intérêts, à ses labeurs comme à ses succès, et se succédant de père en fils, étaient fiers de dire : on ne nous traite pas ici comme les autres, nous sommes de la maison, nous sommes de la famille. Il gémissait de voir cette ancienne race de domestiques laboureurs et fidèles remplacée trop souvent par ces générations d'ouvriers plus ou moins conseienscieux, travaillant assez pour n être pas privés de leurs salaires, mais sans intérêt pour leur maître qu'ils quittent sous le moindre prétexte. » Dans la pensée d'apporter un remède à cette plaie qui désole l'agriculture, M Druet vient, par disposition testamentaire, de créer une œuvre admirable : l'œuvre des Invalides de l’ agriculture. Il donne à la commune de Flavy-le-Martel le château et le domaine de Savriennois (plus d'un million), pour fonder un hospice où les anciens domestiques de ferme des canton de Saint-Simon et de Vermand trouveront une retraite honorable et douce pour leur vieillesse. Nous n'entreprendrons pas de louer cet acte : d'autres donations de M. Druet feront longtemps bénir son nom par les pauvres de Douchy, de Bernes et de Flavy-le-Martel ; mais cette fondation éternisera sa mémoire. Ajoutons que la reconnaissance de la postérité atteindra sa digne épouse et toute sa famille. En effet, ces dispositions ont été faites du consentement de Mad. Druet, et les nombreux collatéraux ont tous applaudi à cette œuvre, sans regret pour l'héritage qu'elle leur enlève. » |